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Jardins publics

Les Jardins Publics de la rue Conseil des Commis, situés entre la centrale place Chanoux et la gare ferroviaire, constituent un élément fascinant de l’évolution historique et urbanistique de la ville d’Aoste. Créés à la fin du XIXe siècle par vœu de l’Administration communale, ils ont subi une évolution inévitable qui n’en a pas cependant dénaturé les caractères saillants d’origine, permettant encore d’en reconnaître, sous divers aspects, l’identité originelle. Les raisons de leur création peuvent se synthétiser en premier lieu par la volonté de célébrer la disparition du premier Roi d’Italie Victor-Emmanuel II, en accueillant dignement la statue qui le représenterait et, en second lieu, d’embellir la ville pour la rendre attractive aux yeux des premiers touristes qui, avec l’inauguration de la nouvelle voie ferrée, viendraient certainement en plus grand nombre.

Les Jardins Publics sont caractérisés par un patrimoine d’arbres constitués principalement de plus de 50 marronniers d’Inde, 9 cèdres (dont 7 remontent aux premières années du XXe siècle), de deux érables, d’un platane, d’un énorme exemplaire de peuplier blanc (haut de plus de 25 mètres et un diamètre de 110cm) ainsi qu’un exemplaire particulier et magnifique de hêtre à feuilles lancéolées, caractérisé par une structure et un échafaudage de branches de grande valeur esthétique même pendant la saison hivernale.

Le parterre central a été par contre récemment réaménagé avec des roses floribunda blanches et rouges ainsi que des fleurs multicolores composées de pétunias, surfinias et hibiscus. Les divers parterres à tapis herbeux couvrent environ 4.000m2.
Au cours de ces dernières années, une partie du patrimoine des arbres des Jardins Publics a fait l’objet d’analyses phytopathologiques et structurelles afin d’identifier les interventions spécifiques permettant de les conserver dans les meilleures et les plus sûres conditions possibles.

Les Jardins Publics sont caractérisés, du point de vue architectural, par la présence de quelques monuments d’importance historique considérable:

  • monument au Roi Chasseur, à la mémoire du premier roi d’Italie, Victor-Emmanuel II, œuvre en bronze fin du sculpteur piémontais Antonio Tortone, inaugurée dimanche 4 juillet 1886 en même temps que les Jardins Publics et la voie ferrée.
  • monument à Humbert Ier, roi d’Italie et fils de Victor-Emmanuel II, œuvre du sculpteur Eduardo Rubino (1871-1933), inaugurée en 1903; cette statue, aux nombreuses significations symboliques, formée d’un piédestal, qui soutient un bloc dans lequel est sculpté le visage du Roi, surmonté de l’aigle, symbole de la Maison de Savoie, est placée sur le côté à l’extrémité sud des Jardins Publics au-delà des remparts romains et en face de la gare ferroviaire.
  • monument au docteur Laurent Cerise, en mémoire de l’un des plus insignes médecins du vieux continent du XIXe siècle et descendant d’une illustre famille valdôtaine, œuvre du sculpteur Giovanni Alberoni (1806-1887), placé dans les Jardins Publics en 1924, après avoir été déplacé de la place Chanoux (à l’époque place Charles Albert) pour laisser place au monument à la mémoire des soldats morts durant la Première Guerre mondiale.
  • statues des empereurs romains César et Auguste, placées au début de la rue Conseil des Commis (à l’époque rue de l’Empire) en 1936.

    Cependant, le témoignage historique le plus important est sans doute la Tour de Pailleron avec une portion de rempart romain qui se trouve sur le côté sud des Jardins Publics (aujourd’hui séparée du reste des jardins après l’ouverture, il y a plusieurs années, de la rue Tour de Pailleron). C’est une des rares tours sur les 20 qui ornaient le périmètre d’enceinte de l’Aoste romaine qui se soit conservée et a, entre autres, maintenu son profil d’origine. Autrefois utilisée comme fenil (elle prit pour cette raison le nom de Pailleron), un incendie, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, en a endommagé une partie de la toiture. La tour fut restaurée huit ans après l’inauguration des jardins en 1894.

    On se doit de signaler également de par son originalité à l’intérieur du contexte des Jardins Publics, la fontaine composée de petites roches et située à quelques pas de la Tour de Pailleron, remontant aux première années du XXe siècle. Elle a été réalisée par une main d'œuvre spécialisée dans la construction de grottes artificielles.

    Une curiosité historique concerne un des plus importants changements apportés aux Jardins Publics, c’est-à-dire l’enlèvement, à des fins militaires, de la clôture en fer forgé qui entourait entièrement les Jardins et le monument au "Roi Chasseur", afin de récupérer les matériaux utiles à l’industrie de guerre durant le second conflit mondial.